La nouvelle commissaire de l'UE à l'Action climatique souhaite que l'Europe continue d'être à la tête des négociations internationales et mette en œuvre des réductions plus importantes de ses émissions, même si la promesse actuelle de 20 % de réduction d'ici 2020 n'est pas adoptée par les autres pays développés.
L'UE doit continuer à mener la danse, a déclaré Connie Hedegaard au Parlement européen hier (9 mars) à Strasbourg, alors qu'elle présentait une nouvelle communication de l'UE sur l'action climatique. Le moyen le plus convaincant pour que l'Europe y parvienne est d'entreprendre des actions tangibles et déterminées en interne pour devenir la région du monde la plus favorable au climat.
Les discussions étant bloquées par des querelles internes aux Etats-Unis, la crise économique mondiale et le scepticisme croissant sur les sciences climatiques, Connie Hedegaard a affirmé que l'UE montrerait comment parvenir à ses objectifs verts en créant des emploi et en dynamisant l'économie.
Aller plus loin dans les objectifs de réduction d'émissions est bon pour l'économie
Il est dans l'intérêt de l'Europe [d'agir ainsi], a dit Mme Hedegaard. Si nous agissons intelligemment, cela améliorera notre compétitivité, renforcera notre sécurité énergétique et stimulera la croissance économique verte et l'innovation, et de ce fait nous créerons de nouveau emplois.
La commissaire de l'UE chargée du climat a dit que la Commission européenne présenterait une analyse de ce que l'Europe devrait faire pour réduire ses émissions de 30 % par rapport aux niveaux de 1990 d'ici 2020.
L’option de voir l’Union s’engager à hauteur de 30 % a été mise à mal par des divisions internes parmi ses 27 Etats membres, la Pologne et l'Italie s’inquiétant du coût d'un tel transfert, et des pays comme la Suède et le Royaume-Uni se réjouissant de relever ce défi.
Mme Hedegaard a affirmé que bien que l'engagement conditionnel de 30 % fasse partie de la stratégie de négociation de l'UE dans les discussions mondiales, celle-ci devait également envisager de franchir cette étape en raison des impacts positifs que cela aurait sur la croissance économique.
Le nouveau plan de stratégie renforcera également la sécurité énergétique, a-t-elle expliqué, faisant référence à la stratégie "Europe 2020", qui vise à réduire de 60 milliards d'euros (81,6 milliards de dollars) le coût des importations de gaz et de pétrole de l’Union dans les dix années à venir.
En effet, la Commission a légèrement ajusté sa formulation et parle désormais de s'engager à 30 % si les conditions sont appropriées.
Kyoto ou non?
Mme Hedegaard a expliqué que l'UE voulait voir d'autres nations développées s'engager dans un traité contraignant, mais a dit qu'elle était également prête à continuer avec le protocole de Kyoto.
Elle a insisté sur le fait que l'UE avait répondu à ses engagements en vertu du protocole et de ce fait n'avait aucun problème avec cet accord, bien qu'il y ait des choses qu'elle aimerait clairement réformer.
La Commission devrait remettre plus tard dans l'année un document concernant les chemins à prendre pour 2050. Mme Hedegaard a indiqué qu'il était déjà important de commencer à penser jusqu'à 2030, car 2020 n'est que dans dix petites années. Par conséquent, le document présenté hier évoque déjà 2030.
Diplomatie climatique
L'UE va soutenir son travail de proximité afin de s'assurer qu'on puisse parvenir à un accord mondial et explorer les décisions spécifiques et les actions qui pourraient être prises à Cancun au moins de décembre prochain.
Mme Hedegaard doit se rendre aux Etats-Unis et au Mexique la semaine prochaine et devrait accueillir des débats plus tard dans le mois à Bruxelles avec des représentants chinois. En avril, elle a prévu de se rendre en Inde, au Japon et en Chine.
Les ministres de l'environnement de l'UE discuteront également de la diplomatie climatique internationale lors de leur rencontre à Bruxelles la semaine prochaine (15 mars).